Mélusine et l’Éternel féminin
Comme tous les mythes, celui de la femme idéale a un rôle à la fois historique et éternel. Plus qu'une histoire de fée, la légende de Mélusine véhicule un héritage ancestral : l'image de la Femme primordiale qui perdure et qu'il est bon de raviver à l'heure de la redéfinition des identités féminine et masculine. À une époque où le statut de la femme n'a cessé de se modifier, où l'individu est en demande de repères dans ce flux de mutations effrénées, posons-nous la question : Mélusine, est-elle une femme pour le XXI ème siècle ?
Si Mélusine est une fée, c'est avant tout une femme accomplie qui possède la double nature humaine et surhumaine, autrement dit la part divine. Elle est à la fois l'amante, l'épouse d'un gentilhomme, la fondatrice d'une lignée familiale, la bâtisseuse et la mère nourricière. Dans l'esprit traditionnel, elle incarne l'éternel féminin. Elle est l'inspiratrice et l'initiatrice. Elle révèle l'homme à lui-même et le transforme.
La femme a quelque chose à reconquérir. Elle ne doit plus avoir à se fuir, ne plus imiter l'homme, mais agir à partir de son propre centre, réinventer ses comportements et ses valeurs. Mélusine est là pour la guider. Pierre angulaire de la civilisation à venir, la Femme primordiale se situe aux antipodes de la féministe. Elle ne se définit pas en réaction contre les hommes et n'a plus rien à revendiquer. Elle n'est pas non plus figée dans des valeurs dépassées, elle est vivante. Son pouvoir régénérateur, qui puise aux sources de la vie, est intact au fond de chaque femme et attend d'être revivifié.
C'est à ce réveil intérieur que nous convie l'auteur à travers cette étude à la fois historique, mythique et anthropologique.